L’Ukraine est un test de notre capacité à agir.
Le 11 mars, en présence de l’Ambassadeur Ukrainien Vadym Omelchenko, j’ai voté la résolution visant au renforcement du soutien français à l’Ukraine.
Lors des débats, nous avons adoptés, contre l’avis de l’extrême droite et de l’ultra gauche, le principe de maintien et de durcissement des sanctions économiques à l’égard de la Russie ainsi que l’utilisation des avoirs russes – soit près de 25 milliards d’euros de fonds privés et 200 milliards d’euros de fonds publics – pour financer l’effort de guerre ukrainien et la reconstruction du pays. La résolution visait également à encourager l’Union européenne à mettre en place une défense européenne, à renforcer le rôle de l’OTAN et à souligner l’importance de l’interconectivité des réseaux de satellites européens dans la guerre informationnelle.
Face aux changements géostratégiques qui s’opèrent, avec la confirmation du désengagement des Etats-Unis dans la défense de l’Europe, aux menaces multidimensionnelles de la Russie contre les intérêts français et aux bouleversements au Levant, la France et l’Europe doivent retrouver leur indépendance, gage d’une souveraineté pleine et entière et de la sécurité du continent européen. Sans cela, la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) de l’Union Européenne, la défense mutuelle entre européens prévue par l’article 42-7 du Traité fondateur de Lisbonne et la préservation de nos valeurs et de nos intérêts sur la scène internationale sont compromis.
Pourtant, cette résolution n’a pas été adoptée à l’unanimité. Le Rassemblement national et la France Insoumise, ont épousé le même raisonnement visant à combattre l’OTAN, la construction d’une défense européenne et ne souhaitant pas s’engager plus avant dans la défense d’une Ukraine agressée et pour les sanctions contre la Russie.
Ma conviction est que nous devons travailler à notre indépendance et à notre souveraineté économique, énergétique, alimentaire, industrielle et militaire. Seule puissance nucléaire du continent, avec sa flotte et son aviation de pointe ainsi qu’une armée forte de plus de 200 000 soldats ; la France dispose d’atouts considérables pour assumer le leadership européen en ce sens.
Longtemps, nous avons armé avec parcimonie, consacrant 5% à 6% dans les années 70 de nos richesses nationales à notre défense, contre à peine 2% aujourd’hui. Les 27 devront investir significativement dans notre industrie de l’armement pour moderniser nos équipements, assurer notre autonomie dans de nouveaux terrains de conflictualité comme le cyber, augmenter considérablement nos effectifs et préserver la spécificité française de dissuasion nucléaire comme clef de voute de notre politique de défense.
Le renforcement du soutien à l’Ukraine est un test de notre capacité et de notre volonté à agir.